Catégorie – Léa Assir

  • Échos du Festival de spiritualités à Tramelan / 14.11.2023

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  • Léa Assir - Guide en Route
  • La commune de Tramelan (Jura bernois) a accueilli du 28 septembre au 1er octobre 2023 un festival de spiritualités. Curieuse de connaître les participant·e·s, Léa Assir est allée à leur rencontre afin de les interroger sur leurs motivations.

    Au programme du festival : des ateliers, des conférences, des tables rondes et un concert autour de diverses expressions spirituelles en Suisse. Spiritualité chrétienne, mais aussi « spiritualités actuelles, nouvelles spiritualités, spiritualités émergentes, spiritualités antiques redécouvertes », pouvait-on lire sur le descriptif de l’événement.

    Et c’est bien ce que le public y a trouvé. Les festivalier·ère·s ont pu découvrir des pratiques comme le Qi gong, le chant grégorien, le chamanisme, le tarot ou la parole priée. Des présentations étaient aussi proposées sur des thèmes comme l’écologie dans l’islam, les rapports entre neurosciences et spiritualité ou encore la mort dans différentes religions. Le tout animé par une vingtaine d’intervenant·e·s venu·e·s surtout de Suisse, et d’ailleurs.

    Le festival a été organisé sur l’initiative du secteur Formation de l’arrondissement du Jura des Églises réformées Berne-Jura-Soleure. Pour réaliser cette première édition du projet, un groupe de pilotage de sept personnes aux âges et profils variés a été réuni. L’objectif : créer des espaces ouverts de rencontre, de dialogue, de questionnement et de tissage de liens dans un monde où, hors des églises, des formes alternatives de spiritualité captent l’attention de nombreuses personnes.

    C’est précisément dans une démarche d’ouverture, souvent teintée de curiosité, que les participant·e·s que j’ai interrogé·e·s se sont rendu·e·s à l’événement. « J’ai été à des choses nouvelles que je ne connaissais pas. J’ai découvert la médiumnité et je suis vraiment étonnée » m’a dit Sarah*. Même son de cloche pour Jean, dont je me suis approchée parmi une large majorité féminine : « Le dénominateur commun de ma présence ici, c’est de pouvoir participer à des sujets que je connais moins bien et de voir comment ils se rattachent les uns aux autres. »

    Murielle fait partie des personnes qui sont restées du début à la fin. « Moi, tout m’a intéressée. Je suis allée à tout et j’ai à chaque fois retiré quelque chose que je pouvais emporter. Pour réfléchir et ensuite travailler sur moi », m’a-t-elle dit. Elle était accompagnée de Béatrice, qui m’a dit avoir été intéressée par les activités sur la médiumnité et les neurosciences. À quoi elle a ajouté les tables rondes, où ont été débattues « différentes interprétations de la spiritualité dans une convivialité extrêmement belle », selon la festivalière.

    Anne-Marie, qui s’est définie comme « curieuse de pas mal de choses », m’a dit avoir été attirée par l’atelier sur le chamanisme. Elle a aussi relevé la conférence sur la spiritualité et les neurosciences : « mêler le pragmatisme à quelque chose de plus grand, ça fait du bien. » La participante a également dit avoir apprécié l’humour des intervenant·e·s. Idem pour Sarah, pour qui « cela fait partie du tout. »

    Tou·te·s ont vu le jour dans une famille chrétienne. Sans forcément abandonner cette foi d’origine, chacun·e a exprimé avoir ressenti à un moment donné un besoin ou une envie de connaître autre chose. Sarah, par exemple, m’a parlé de son « chemin spirituel personnel ». « Ma base est chrétienne, j’ai une fille pasteure, je reste chrétienne. Mais quand même, dans les Églises il y a quelque chose qui manque », m’a-t-elle dit. Elle fait aujourd’hui partie d’une église où se pratique la méditation. « La spiritualité me libère, c’est-à-dire qu’elle me donne la nécessité de chercher d’abord en moi, au plus profond de moi », m’a-t-elle expliqué.

    Si le festival visait à jeter des ponts, le but a en tout cas été atteint pendant l’atelier sur le druidisme de Joëlle Chautems. Nommée druidesse en 2022, elle a animé la session en lisière de bois. Dans son introduction, l’intervenante a raconté avoir été envahie d’une grande émotion lorsqu’elle a réalisé qu’elle, druidesse, avait était invitée par l’Église. Elle a alors eu une pensée pour tou·te·s ses ancêtres, nous a-t-elle dit. Pour Murielle, ce fut un moment fort : « J’ai été touchée par le fait que certains conférenciers ont exprimé – moi, ça m’a beaucoup émue – leur plaisir et leur surprise d’être invités par l’Église. Le druidisme par exemple. Et l’islam aussi. »

     

    *Tous les prénoms sont fictifs.


    Image : Flyer du festival de spiritualités © Églises réformées Bern-Jura-Soleure

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